Himalaya
Bonjour à tous, Salam Alikum, Alikum Salam !
Nous sommes le 9 août et nous quittons Srinagar pour Leh en Jeep. L’objectif étant de faire les 460 km qui séparent ces deux villes dans la journée ! Nous partageons la jeep avec un professeur d’Université de Jammu, sa femme et ses deux assistants qui partent pour étudier les glaciers de la région de Leh. Reste le chauffeur et un homme venant du Rajasthan.
Nous empruntons une route de montagne passant des cols à plus de 4500 mètres. D’abord verdoyante, la montagne devient ensuite plus brute, nue, imposante.
Il n’y a pas que la montagne qui change ! Après Kargil, nous entrons dans une région majoritairement bouddhiste. Les visages deviennent plus ronds et pleins, les yeux se brident nous faisant penser au type tibétain (à raison), les Mosquées cèdent, en partie, la place aux Temples. Les Stupas * fleurissent un peu partout. La tenue pakistanaise disparait pour laisser place à plus de pantalon, tee-shirt (les jeunes hommes tibétains sont très fashion) ou à des sortes de manteaux-robes sombres parfois agrémentés de ceintures de couleurs (habit de sortie qui se porte par-dessus l’habit de maison). Les barbes s’affinent et la présence militaire s’atténue. Nous croisons quelques moines drapés d'oranges.
Des drapeaux de prières émergent également le long de la route, touches de couleurs dans ce désert de montagnes crèmes, beiges, ocres, noires et même violettes. Nous ne nous lassons pas d’observer ce paysage à couper le souffle : l’Himalaya !
Vers minuit, exténués, après 17 heures à l’arrière de la jeep tantôt secoué comme des Oranginas, tantôt sautant comme des crêpes, nous arrivons à Leh… il nous reste à trouver un endroit pour dormir ! Nous ne sommes pas les seules et étant en pleine saison, nos coups contre les portes se résultent souvent par des « no rooms, no rooms ».
Finalement nous trouverons une chambre. Eclairés à la bougie, nous mettons en place notre sac à viande et notre cousin de voyage. L’heure n’est plus à la douche, bien que recouvert de poussière... Le lendemain nous découvrirons que Leh est touristique, ce qui est peu dire. Nous nous déplacerons également dans une Guest-house moins couteuse et plus agréable, tenue par des tibétains.
Après quelques jours, nous aurons la surprise d’être rejoint par un ami : Sam, ex-collègue de Loris qui partagera notre aventure dans une ferme Ladakhite à Likir. Entre autres : nous labourerons à la main un champ de colza puis nous effectuerons un dôme avec les tas afin de les faire sécher pour récolter les graines ; nous ramasserons les petits pois d’une énorme parcelle afin que le propriétaire puissent aller les vendre le lendemain au marché, nous en écosserons également beaucoup pour notre consommation ; nous participerons à la constructions de murs aux vues de l’agrandissement de la ferme, notamment une nouvelle chambre de prière avec baie vitrée sur le Gompa**. Le travail est ponctuellement interrompu par des pauses thés. Les habitants en profitent pour faire apparaître de leurs sacs, ou des fourrés avoisinants des délices (ou pas) de leur production (ou pas).
Nous dégusterons, trop souvent à notre goût, le pain ladakhi, pâte constituée de farine et de thé qui se mange crue sous toutes les formes : en accompagnement ou pour rendre plus consistant un bouillon ou une soupe. Nous goûterons aussi au Salty tea avec une cuillère de beurre frais dedans (conservé hors du frigo, il ne fond pas.. C'est Diiingue), auquel nous préférerons la version sucrée.
Cette expérience fut riche en rencontres et surtout l’occasion d’une immersion dans le quotidien des habitants des villages du Ladakh. Nous apprendrons que maman, papa se dit : Amale (A-Ma-Lé), Abale (A-Ba-Lé). L’utilisation quotidienne de ces termes nous aménera à penser qu’ils constituent plutôt une nomination respectueuse pour signifier la différence de génération, que l’on s’adresse à des parents ou à des grands-parents. Le grand manque d’hygiène, plus ou moins spécifique à notre famille d’accueil, ainsi que la cohabitation étroite avec une multitude d’insectes (première mise en place de la moustiquaire), entacherons un peu notre motivation. Nous vous passerons les détails de l’hygiène désastreuse de la pièce a vivre…
Une semaine après, de retour à Leh, nous profitons d’un peu de repos avant de décoller pour Varanasi, retrouver une dose moins négligeable de monde, de bruits et de pollution, d’INDE quoi !!!
JULLEY ! JULE ! JULEY (c’est comme il vous plaira) ;-)
* Définiton de Wikipédia : Un stūpa (sanskrit : स्तूप) est une architecturale bouddhiste et jaïna que l'on trouve dans le sous-continent indien, dont il est originaire, mais aussi dans le reste de l'Asie où il a suivi l'expansion du bouddhisme. C'est à la fois une représentation aniconique du Bouddha et un monument commémorant sa mort ou parinirvāna.
** Définition du Lonely Planet : Monastère bouddhique de style tibétain.