L'âge d'Or (partie 1)

Publié le par Muriel & Loris

 

Nous y voilà… La Birmanie ! J

Ou plutôt devrais-je dire le Myanmar ! Le pays a changé de nom à plusieurs reprises durant son histoire, mais le nom Birmanie reste encore souvent utilisé, même si les habitants préfèrent le nom Myanmar. Cela pour ne pas perturber, selon eux, les jeunes enfants qui ne seraient pas encore en âge de comprendre ce genre de problèmes « politiques ». En 2010, l’hymne nationale ainsi que le drapeau ont aussi changé !

Nous en avions longuement parlé avant de booker notre vol, nous avions entendu beaucoup de très belles choses au sujet de ce pays. Nous avions aussi entendu et lu beaucoup de choses moins réjouissantes. Notamment concernant le gouvernement, les conflits avec ses pays voisins, sur la Junte qui contrôle tout et tout le monde, et les soit disant risques que nous prenions en rentrant dans ce pays en conflit quasi permanant et en plus en période électorale !

 

Les récits positifs prendront toutefois le pas sur les doutes. Le 27 février en fin de journée nous voilà à Yangon, l’ancienne Capitale. Depuis 2007 (mais en transition depuis 2005), Naypyidawune, une ville fraîchement rénovée plus au centre du pays, a pris le relais. Selon la Junte, il s’agirait de renforcer la protection du pays en recentralisant vers le Nord la ville qui doit être le cœur d’une nation… A moins que ce ne soit suite aux résultats de calculs astrologiques. Et ce n’est pas des blagues !

Un certain nombre de mises en gardes sont faites par les guides de voyage, ainsi que par les voyageurs « sac à dos », notamment concernant la question « Est-ce que cela appartient au gouvernement ou pas », « vais-je donner mon argent à l’état en mangeant ici, en prenant ce taxi, en dormant ici… Ou pas ? ». Telles étaient les questions que nous nous posions quasi constamment durant notre séjour. Ah oui, il y a aussi les billets verts ! Les dollars américains doivent être dans un état plus qu’impeccables si vous ne voulez pas qu’on vous les refuse ! En revanche la monnaie locale peut être traitée sans ménagement !

 

1er test à la sortie de l’aéroport. Nous ne prenons pas les taxis qui attendent juste en dehors du terminal, et avec de gentils « no thank you ! » à répétition, nous parvenons dans un espace un peu plus dégagé de monde, mais malheureusement, également sans taxi driver ! Bien… Bon… On continue de marcher et nous aurons finalement à peine le temps de se mettre d’accord sur la direction à prendre qu’un homme s’approche et nous demande si nous cherchons un taxi. Nous nous sommes regardé une fraction de seconde, et comme un accord sans parole, avons accepté son offre.

Il nous emmène sur un parking de l’autre côté de la route, là où nous attendait son taxi ! Une photo d’un militaire sur le tableau de bord, nous mets le doute… « Et me*** on s’est planté, il est certainement du G !! » Entendez par-là du Gouvernement. Bon ben raté. Après quelques échanges classiques sur nos origines, le temps que nous allions passer ici, si c’est la première fois que nous venions, etc…, Mumu se jette à l’eau et demande qui est le militaire en photo. Il nous répond fièrement qu’il s’agit du père d’Aung San Suu Kyi. Monsieur Suu Kyi en personne !!!! Le héros de tout un peuple, assassiné alors qu’il venait de reprendre les rênes du pays. Sa fille, que tout le monde connaît, tente actuellement de récupérer une place au sein du nouveau gouvernement qui doit se mettre en place prochainement : élections prévue s au 1er avril de cette année.

C’est donc rassuré que nous finissons le trajet jusqu’au quartier indiens de la ville !

 

Les odeurs, la pollution, la manière de conduire ou plutôt l’absence de règle de la circulation, les échoppes aux bords des routes, les tenues vestimentaires des gens, tous ceci nous rappel vraiment notre 1ère escale de ce voyage ! Et oui encore une fois l’Inde revient à nous ! C’est dingue… l’Inde est presque devenu une référence à chacune de nos nouvelles destinations. Nous mettons souvent en relation une expérience vécue, un détail de la vie de tous les jours, avec ce pays.

 

La population birmane est de suite reconnaissable de par le port du lungyi par presque tous les hommes et d’une jupe quasi similaire au lungyi mais avec des motifs plus floraux par les femmes. Les visages sont décorés de cercles dorés pour se protéger du soleil et par esthétisme. Ils utilisent pour cela une poudre obtenue à partir du bois du Tanakha. Le plus important et marquant pour nous est la gentillesse de ce peuple. La grande majorité est plus qu'accueillante, prête à rendre service et ceci sans hypocrisie ou intérêts. On espère fortement que cette générosité du coeur ne sera pas pervertie par la nouvelle affluence du tourisme (lire plus bas)...

 

Après plusieurs tentatives de recherche de logement pas trop cher, nous retournerons la queue entre les jambes à la 1ère guest house visitée qui s’avèrera finalement être la plus abordable dans le périmètre que nous avons quadrillé. « Sorry, we will finally take the room… ». Il nous donnera les clefs en souriant!

Allez savoir pourquoi, nous avons passé tous deux une nuit de rêve dans cet hôtel ! L’endroit n’était pourtant pas des plus accueillants : Réception sombre, couloirs pas propre, chambre minuscule et humide, les toilettes et douches à l’extérieure de l’étage pas propres également et quasi sans lumière non plus (cela faisait au moins des heureux chez les rats)! Mais c’est peut-être aussi l’absence de fenêtre dans la chambre qui nous a permis de si bien dormir ! Cela faisait bien longtemps que et l’un et l’autre nous n’avions pas passé une nuit si agréable !

C’est donc de la meilleure des manières que nous avons entamé nos visites à Yangon.

 

Nous aimons visiter les villes à pieds et Yangon ne fera pas exception ! Nous débuterons avec la Pagode Sule Paya au centre-ville puis, en nous arrêtant en chemin pour un petit plat de nouille tout à fait délicieux, nous continuerons notre marche jusqu’à l’ancien lieu de détention de Aung San Suu Kyi sur le lac Kandawgyi. Nous ferons le tour de ce dernier après que je me sois fait faire un petit massage improvisé par un homme aux mains de bûcheron, le tout sur un plancher en bois bien dégeulasse, dans un petit pavillon surélevé au-dessus de l’eau! Je me ferais finalement comprendre pour qu’il veuille bien épargner un craquage de dos que je voyais venir gros comme une maison et un massage de nuque qui se serait avérer peut-être un peu risqué ! Je ne me prononcerai pas quant aux éventuels bénéfices que ce massages m’aurait ou non procurés. J

Nous continuons notre marche jusqu’à la grande Pagode au Nord de la ville où s’y déroule actuellement un fameux festival en l’honneur de l’anniversaire de Shwedagon Paya (c’est son nom) et nous y attendrons le coucher du soleil avant de retourner, toujours à pied, jusqu’à notre nid d’amour !

 

Le lendemain nous quittons la ville pour monter dans les hauteurs, à Kalaw-1320 mètres ! Nous pensions faire une bonne affaire en prenant ce bus de nuit jusqu’à cette ville, mais il n’en sera rien ! L’organisation des bus ici et dans quasi tout le pays, nous le constaterons plus tard, n’est pas franchement des plus idéals ! Tu penses économiser une nuit d’hôtel en la passant dans le bus, mais comme le bus arrive à destination à 2h du mat’, difficile de faire autrement que d’accepter l’offre du gentil jeune homme qui t’accueil à la descente du car. Surtout que la température extérieur, plutôt fraîche, ne nous donnait pas franchement envie de faire la tournée des guest house! Résultat : non seulement tu n’as pas trop le choix du logement mais en plus : « paye ta nuit ! »

Bref cette histoire nous fera rencontré Amir, un jeune israélien fort sympathique, qui après 3 ans d’armée est venu en Asie du Sud Est se faire un peu de vacances ! TU M’ETONNES !

Au petit matin nous apprendrons qu’Amir, malgré sa réservation dans cette auberge aura passé la nuit sur le canapé de la réception car toutes les chambres étaient occupées ! Oups, si on avait su, peut-être n’aurions-nous pas accepté la chambre devant son nez….

 

Depuis la terrasse, devant notre chambre, nous avons une vue presque parfaite sur l’évènement qui était en train de se mettre en place… Et oui, Aung San Suu Kyi devait arriver dans les heures à venir pour faire un discours pour sa campagne! Encore une fois nous nous remémorons les conseils lu : « Eviter tout rassemblement politique, ceci en va de votre sécurité !!! » Bien, ben nous assisterons à ce discours depuis le balcon ! En revanche un grand nombre de touristes iront se mêler à la foule venu en nombre des villages voisins soutenir leur leadeur pour un pays « libre »  ou du moins démocratique!

Des frissons nous ont parcouru le corps quand la foule a acclamé cette femme devenue si emblématique de ce pays ! Nous ne comprendrons évidemment rien, mais les cris de la foule eux n’ont pas besoin de traduction. Tout cela représente pour le peuple un petit pas pour un avenir meilleur mais de loin pas une révolution.

 

A la Casa, nous ferons aussi la rencontre d’un homme canadien au nom d’Andrew. Il vient en Birmanie chaque année depuis près de 40 ans. Il nous expliquera que la dernière visite d’Hillarie Clinton 6 mois auparavant aura totalement, et peut-être définitivement, changé la face du pays ! Pas forcément que dans le bon sens…

Il a constaté depuis cette visite une augmentation considérable du nombre de touristes ! Une des preuves de cette inflation : un guide de voyage très connu à sorti une nouvelle édition sur ce pays il y a moins de 3 mois et les prix sont déjà totalement faux ! Nous pouvons quasi à chaque fois doublé le prix des logements !! Donc pas beaucoup de guest house + beaucoup de touristes = Prix à la hausse ! Le prix des bus est lui aussi beaucoup trop haut si l’on compare avec les pays voisins ! Surtout dans la qualité de ces derniers. Leur vétusté est impressionnante, les horaires sont complètement farfelus, et les options de destination bien étranges (toujours sous le contrôle de la junte, tu ne vas pas où tu veux si facilement) ! Alors que rien n’a changé pour la très grande majorité de la population, ceux travaillant dans le …. Tourisme sont en train de se faire des couilles en or (référence au choix du titre de cet article) !

Pour en revenir à notre ami canadien, il aura l’extrême gentillesse de nous offrir 2 magnifiques avocats que l’un de ses amis birmans venait de lui cueillir dans son verger, du pain excellent qu’il avait acheté 2 jours plus tôt à Yangon, attention encore plus fort… Du GRUYIERE qu’il venait de ramener de Suisse 4 jours auparavant et pour couronner le tout… Une plaque de chocolat noir !!!!!!!!!!! Si c’est pas incroyable?!?! Le pied !

Nous le croiserons dans ce petit village à plusieurs reprises et à chaque fois il nous fera part d’une expérience ou d’un conseil! La seconde fois il nous conseillera de visiter un monastère ignoré de tous les touristes, mais dans lequel des moines exposent des peintures ! Nous tenterons d’y passé une nuit durant notre séjour au lac Inle, mais le moine responsable de ce genre de décision ne devait pas rentrer au monastère avant plusieurs heures. Tant pis pour nous. L’expo était cependant très belle, on y a admiré deux peintures en lien avec des lieux de la vie de Bouddha, vu en vrai lors de notre séjour en Inde.

La troisième fois que nous croiserons Andrew en ville, il nous accostera en nous montrant un plan qu’il avait fait du lac avec l’emplacement du monastère. Il avait utilisé comme support papier un vieux calendrier qu’il avait dû arracher d’un mur dans l’une des échoppes de la ville ! Une vrai crème avec pour ligne de conduite le partage.

 

Nous sommes venu à Kalaw dans l’intention de faire le trek reliant ce village au Lac Inle, quelques 40km plus au Nord. Quelque peu forcé par la famille Sik de la guest house, nous ferons le parcourt avec eux, en obtenant tout de même une bonne réduction sur l’tarif !

Nous marcherons dans des paysages relativement secs guidés par la jeune Geeta ! La végétation se réduira à de petits buissons d’épineux, des espèces de pins, et quelques feuillus. Nous croiserons pas mal de champs en terrasses dans l’attente d’être mis en eau afin d’être semés. Ce paysage ne manquera pas de nous arracher de fréquents « Waaoooo !!! » des lèvres !

 

Ce trek prévu sur 3 jours, nous a amené le 1er soir dans le petit village d’Ywapu et nous a permis de passer la nuit chez l’habitant ! Repas à la bougie avec nos compagnons de route et nuit en compagnie d’autres créatures… Les rats! Quand les touristes sont là, les souris dansent ! Elles feront un bazar d’enfer toute la nuit autour de nos têtes ce qui vaudra quelques réveillent en sursaut pour le moins violent! Notre ami Cameron, australien d’origine, un beau bébé de près de 1,90m et certainement pas loin des 90-100kg à bien failli mettre en bas la maisonnette sur pilotis quand un rat lui à passer sur les jambes…. À non c’était seulement la main de Julie, sa femme.

En définitif… Bien dormi ?? Mouai… Bof ! Peu faire mieux! Bien rigolé ? Là pour le coup, c’était top ! (Mais pas pour tout le monde).

 

Le lendemain matin, départ pour une nouvelle journée de marche qui nous mènera dans un monastère bouddhiste. Nous y passeront la nuit avec d’autres groupes de marcheurs ! A part une belle averse nocturne qui détrempera le coussin de Muriel en 2 secondes (malgré que nous soyons installés DANS le monastère), pas de rats à signaler ! Au petit matin, lorsque les jeunes moines entamèrent leurs prières, il a fallu qu’un couple d’abrutis ne trouve rien de mieux à faire que de commencer à taper la causette comme si ils étaient au PMU du coin. Voir pire, ils se sont mis à rire comme des ânes se moquant du lieu dans lequel ils avaient été accueillis, sans égards pour le moment de la prière qui se devait d’être respecté d’un silence quasi-total ! Qui a déjà eu la chance une fois dans sa vie de se faire réveiller le matin par des chants sacrés bouddhistes, dans un temple en bois au milieu de nulle part, qui plus est en Birmanie ? Pas grand monde ! Mais vraisemblablement trop compliqué à réaliser pour certains ! En sortant du monastère, je leurs ferait tout de même une remarque quant à leur comportement déplacé, mais pas sûr qu’ils ont compris mon agacement… Certainement trop compliqué pour des imbéciles dans leur genre !

Ma petite satisfaction intérieure sera d’apprendre que leurs bagages ont été égarés par l’auberge qui était en charge de transférer nos gros sacs à dos de notre point de départ (Kalaw) à notre point d’arrivée, le Lac Inle !

 

Durant ces deux premiers jours de trek, nous jouerons également aux bons samaritains en soignant tantôt la main d’un enfant au champ et en transportant jusqu’au prochain village un chiot abandonné et blessé à qui nous ferons une attelle.

 

Pour ce dernier jour de trek, à part des pieds en bien piteux états, ravagés par des cloques, la marche se passera bien. Toujours sous un soleil bien présent.

Nous traversons le Lac Inle dans une petite embarcation pour arriver à Nyaungshwe ! Cameron nous aura tous bien fait rire. Enfin surtout Geeta, qui je pense en rit encore, lorsqu’il lui expliquera que chez lui, en Australie, les paysans sèment le riz… En avion ! Cela nous paraît déjà assez irréaliste à nous, alors imaginez la réaction d’une jeune birmane de 21 ans qui n’a jamais vraiment vu autre chose que son pays ! Pour vous dire, elle ne connaît pas la grande chaîne de fast food avec le Clown ! Mais faut pas pousser non plus, elle connaît le soda pétillant brun foncé !

Voilà mesdames et messieurs, nous sommes arrivé au terme de la 1ère partie du Myanmar. Aller vous dégourdir les jambes, boire un verre d’eau, aller au toilette si besoin et revenez un plus tard ou quand il vous plaira de lire la 2ème partie de notre périple birman. (Mais revenez ! J)

 

Publié dans Myanmar

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